Enzo Lauret – Artisan d'art itinérant

L'histoire de l'arbre, du maume, de la rivière et du vent.

Il était une fois un petit maume.

C’était un enfant et comme tous les enfants il avait un cœur très grand.

Ce maume habitait à l’intérieur d’un arbre, près de la rivière où coulent les émotions.

Le maume aimait beaaaaaucoup son arbre.

Il aimait observer les poissons jouer dans les branches, les oiseaux nager entre ses racines.

Souvent il lui parlait : -Ô mon Arbre, tu es tellement beau et tes feuilles sont si douces !Ton écorce est réconfortante et tu me tiens chaud quand il fait froid dehors. Tu es tellement sage et tu me protège du soleil, en plus tu ne te plains jamais !

Mais le maume aimait aussi beaaaaacoup parler au Vent : Ô mon vent, toi qui est si fort et si mystérieux, tu pousse les nuages encore plus loin que ce que je suis capable de voir. Tu portes les poissons aussi haut que la lune, tu entends les secrets du monde mais jamais tu ne les racontes !

Alors pour faire plaisir à l’enfant mais aussi parce qu’ils aimaient ça, l’Arbre et le Vent se mettaient à danser ensemble.

Le Vent soufflait dans les branches de l’Arbre qui chantait de joie..

Le petit maume riait aux éclats en voyant ses amis jouer.

Il riait longtemps comme ça.

Puis quand l’enfant avait bien rit, que l’arbre et le vent avait bien joués, le maume se rendait près de la rivière, puisait de l’eau, buvait puis rentrait chez lui avant de s’endormir bien au chaud dans son lit.

Ainsi se déroulait la vie du petit maume.

Un soir, alors que le maume s’était endormi après avoir beaucoup rit, tout près de l’arbre, la rivière où coulent les émotions se lamenta :

Pourquoi le maume est-il si distant avec moi ?

Pourquoi ne vient-il me voir que lorsqu’il vient chercher de l’eau ou observer les oiseaux ?

C’est pourtant moi qui fait nager les oiseaux et leur donnent de si belles couleurs !

Pourquoi ne me parle t-il pas comme il vous parle ?

L’arbre et le vent ne lui répondirent pas, car ils ne le savaient pas.

Ce que l’arbre, la rivière et le vent ignoraient c’était que grâce à l’eau de la rivière que le petit maume buvait, chaque jour son cœur s’attendrissait un petit peu plus.

Bien sûr le petit maume avait naturellement un cœur tendre mais l’eau de la rivière où coulent les émotions le rendait chaque jour de plus en plus heureux.

Une nuit, pendant que l’enfant dormais, que le vent et l’arbre discutaient à propos de l’amour que leur portais le maume, la rivière où coule les émotions se retira.

Elle se retirait si discrètement et si loin que le matin lorsque le petit maume s’éveilla et sortit sur son balcon il ne vit plus aucun oiseau, plus aucune abeille, plus aucune rivière.

La rivière avait disparue.

Le petit maume affolé et inquiet courut demander de l’aide à l’arbre et au vent.

Mon arbre, mon vent, où est partie la rivière où coulent les sentiments ? En me réveillant j’ai vu quelle n’était plus là !

« Nous ne savons pas » répondirent ensemble l’arbre et le vent.

C’est terrible ! je dois partir la chercher dit le petit maume

« Alors je vais t’accompagner» lui dit le vent. Ensemble nous allons retrouver la rivière.

L’arbre dit : je ne peux pas me déplacer pour t’aider à chercher la rivière mais je peux t’offrir ceci.

Son écorce s’ouvrit et à l’intérieur l’enfant aperçu un objet qu’il prit.

C’était un instrument en bois fabriqué avec le cœur de son arbre.

« Grâce à cette flûte et avec l’aide du vent qui t’accompagnera, tu retrouvera la rivière et tu la ramènera. »

L’enfant versa une larme qui devint une flaque pour permettre à l’arbre de boire pendant son absence, puis il se mit en quête de retrouver la rivière.

Il sauta dans le lit où avait coulée la rivière avec sa flûte et accompagné du vent, se mit en marche.

Au départ le maume était confiant, il allait retrouver la rivière et tout irai bien.

Il marcha pendant des jours et des nuits sans apercevoir la moindre goûte d’eau colorée.

La bonne humeur du petit maume se mit à changer.

Le vent qui était toujours avec lui tentait de le réconforter, de le pousser pour l’aider à avancer mais ça ne marchait pas.

Plus le temps passait et plus l’enfant sentait la joie le quitter.

Comme l’enfant ne buvait pas l’eau qui attendrissait son cœur celui ci se durcissait.

Un soir où l’enfant s’était arrêté pour se reposer après une longue journée de marche, il se mit à pleurer des grosses larmes sèches car il était très fatigué. Le vent tenta encore de le réconforter, sans succès.

La nuit il dormit mal et le matin il se mit en colère contre le monde entier.

L’après midi lui parut silencieusement bruyante..

Le jour d’après fût interminablement long et celui d’après rapidement ennuyant.

Un beau jour il arriva au pied d’une montagne percée d’un trou minuscule.

Devant le trou il aperçu une minuscule goûte d’eau.

Cela le rempli d’une immense joie et effaça toutes ses peines des jours passés.

Il appela la rivière à travers le trou mais personne ne répondit.

Il se mit à lui parler mais le trou restait vide.

Alors le maume dit à la montagne :

Ô toi sublime montagne, toi qui est si grande et si ancienne, sait tu pourquoi la rivière où coule les émotions ne coule plus ?

Parce qu’elle est triste lui dit la montagne.

Pourquoi est-elle triste ?

Parce qu’elle se sent ignorée et seule.

Alors pourquoi ne réponds t-elle pas quand je l’appelle ?

Elle n’a pas entendu lui dit encore la montagne, elle est tellement triste qu’elle n’entends pas les oiseaux ni les racines des plantes l’implorer de couler. Toutes ses émotions sont enfermées avec elles et elles font trop de bruit. J’ai peur que l’eau ne coule plus jamais et que toutes les émotions soient à jamais enfermées avec la rivière.

L’enfant maume sentit un gigantesque courage envahir son cœur.

Il s’assit, prit la flûte qui lui rappela son arbre, sa maison là-bas tout en bas et se mit à jouer.

Lorsqu’il se mit à jouer, c’était une mélodie si merveilleusement belle qu’elle réveilla tout ce qui avait été, tout ce qui est et tout ce qui sera vivant.

Cela ému la terre et la montagne qui frissonnèrent.

Alors au fond des plus profonds tréfonds de la montagne, la rivière où était bloqués les sentiments entendit la mélodie du petit maume et cela l’éveilla.

Elle sortit de ses tourments et curieuse remonta vers la surface.

Doucement, tout doucement, le maume vit sortir du minuscule trou un minuscule filet d’eau coloré.

Il s’arrêta de jouer, se lev,a s’approcha du tout petit filet d’eau et chuchota :

Ô ma rivière comme tu m’a manqué, je suis si heureux de te voir couler de nouveau !

La rivière lui dit : Merci d’être venu me chercher petit maume, grâce à toi j’ai réussis à ne pas me perdre dans d’horribles sentiments.A présent bois car tu dois avoir très soif.

L’enfant approcha sa bouche du filet d’eau et bu à grande gorgées car il avait en effet très soif.

Il sauta de joie.

« O ma rivière, l’eau qui coule de cette montagne est si bonne ! Je ne sens plus la douleur des jours passés et ma fatigue s’est complètement envolé. Je suis prêt à faire la route en sens inverse, je marcherais à tes côtés jusque la maison.

La rivière, tellement heureuse de ne plus être seule et ignorée, d’allégresse se transforma en torrent.

Avant que le maume ne soit absorbée par le courant, le vent qui veillait toujours sur le petit maume souffla dans la flûte et celle ci s’agrandit pour servir de radeau au petit maume.

Perché sur son radeau au milieu du la rivière où coulent les émotions, l’enfant riait, heureux de bientôt retrouver sa maison, son arbre, ses amis.